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À LA CHANTENAYSIENNE
AU JARDIN Nelly, Marie, La relève À LA RÉSIDENCE FONTENY
DEVANT L'ÉCOLE LUCIE AUBRAC À LA CHANTENAYSIENNE BALADES EN FAMILLE
Objectif sécurité Dans la petite rue du 4 septembre 1870 (jour de la proclamation, cette fois définitive, de la République), la façade orange du gymnase ne passe pas inaperçue. Derrière la petite porte, une grande salle où s’entraînent fillettes, jeunes filles et jeunes femmes, sous l’œil bienveillant des bénévoles de la Chantenaysienne.

La salle date de 1896. Les activités sportives y ont été lancées au début du XXe siècle par des ouvriers d’une raffinerie du Bas-Chantenay. Cette association laïque regroupe des familles. Elle  favorise même la création de nouvelles familles, comme le raconte ce qu’on appelle à la Chantenaysienne « la saga Nègre ». Les parents de Valérie Nègre, une des fidèles, se sont rencontrés au gymnase. On murmure qu’ils y auraient même conçu leur fille.

Aujourd’hui, Anaïs, fille de Valérie, y emmène ses deux enfants.

En 1972, la salle, nécessitant d’importants travaux, a été cédée à la municipalité pour 1 Fr symbolique.
Même si la Chantenaysienne n’en maîtrise plus le programme et doit en payer l’utilisation, ses bénévoles y forment toujours des jeunes à la gymnastique artistique féminine, et y animent des cours pour adultes.

Dominique Le Gac, présidente de l’association, en connaît bien la fière histoire. Elle a commencé la gym’ à 8 ans. Contrairement à beaucoup de filles, elle adorait la

poutre. « Je suis tombée dedans quand j’étais petite, j’ai continué. Je suis accro et je veux transmettre ma passion. » Aussi ne s’est-elle pas faite prier pour s’engager dans la vie de l’association : outre la gestion administrative, elle entraîne les jeunes gymnases et siège comme juge lors de compétitions.

Impossible mixité ?

Aux débuts du gymnase, seuls des hommes et des garçons le fréquentaient. Le sport féminin restait alors fort peu répandu. Les filles firent leur apparition avec les années 1950. Puis, peu à peu, à partir des années 1970, la situation s’est inversée. À partir de 1982, il n’y a plus de garçons à la Chantenaysienne. Sauf parmi les bébés qui viennent s’ébattre dans la salle.

La non-mixité n’était pas un vœu des animatrices. « Ça n’est pas forcément satisfaisant, commente Dominique Le Gac. Mais la réglementation des compétitions est

différente pour les filles et pour les garçons. Ça ne laisse pas de place à la mixité. » Il n’y en a pas davantage au sein du bureau : « Les papas ne s’engagent pas. Les mamans, oui. »

 

Une école de la vie

Les jeunes gymnastes passionnées participent à des compétitions. « On s’arrête aux compètes régionales », précise la présidente. Cela nécessite tout de même deux fois deux heures d’entraînement par semaine. « Il n’y a pas que les qualités physiques qui  comptent. Il faut du courage,  de la volonté, de la persévérance. Nous, on aime qu’elles aient des bonnes bases. » Les filles qui fréquentent la Chantenaysienne viennent de tous les milieux, par le bouche à oreille. Elles ont toutes en commun d’avoir choisi la gymnastique. « C’est une école de la vie, estime Dominique Le Gac. Il faut tenir compte des autres. Les filles se font des copines et s’habituent aux compétitions. Ça les aide dans d’autres situations. »

Sans doute acquièrent-elles ici « l’esprit associatif » dont les animatrices déplorent la diminution. L’association voit, comme tant d’autres, baisser son nombre de licenciées. La faute à la “crise“, qui paralyse tout. Une plus grande salle ouvrirait des horizons. « Mais on est bien ici, de toute façon », conclut Dominique Le Gac.