Accueil En ce temps là Des lieux et des rencontres Intergénération’Elles Les images
Pour nous contacter Diaporama
Elle est arrivée aux Bourderies à la fin des années 1970, en provenance de la rue de l’Hérault toute proche. Assagie, dit-elle. Mais avec toujours dans ses bagages sa passion d’adolescence : le foot.

Christine a passé son enfance à Bellevue. Elle se souvient des champs et vergers environnants, de la cour et de la pelouse où ses sœurs, ses frères et leurs petits camarades se rassemblaient.
« ᅠLes enfants étaient beaucoup dehors. Ça ne craignait rien.ᅠ »
Filles et garçons se côtoyaient sans ambiguïté ᅠ: « ᅠOn s’amusait, c’est tout. L’ambiance était sympa ». Elles et ils se retrouvaient aussi au Centre social où se déroulaient, entre autres plaisirs partagés, des boums. Selon Christine, ce mode de rencontres festives mixtes n’existe plus.

Elle-même ne fréquentait guère les boums, préférant, et de loin, le ping pong, le vélo et déjà, le foot. Elle le pratiquait sur la pelouse jouxtant le Centre, avec ses frères. Pas ses sœurs ᅠ: « ᅠElles, c’était plutôt la courette après les garçons ᅠ! ᅠ» Christine,  sportive tendance casse-cou, a essayé le judo
et le volley, « ᅠmaisᅠ ça ne m’intéressait pas.ᅠ » Aujourd’hui encore, la passion pour le ballon rond qui l’a saisie à 14 ans reste intacte.

LE FOOT DANS LA PEAU
Christine Lang Aujourd’hui encore, la passion pour le ballon rond qui l’a saisie à 14 ans reste intacte.

Quand Christine arrive aux Bourderies, elle travaille depuis quelques années. Elle a quitté l’école à 16 ans, par manque d’intérêt. Après être restée auprès de sa mère durant deux ans, elle entre en usine, à la chaîne. Christine exerce des métiers ᅠdivers, tout à tour ou parallèlement : elle garde des enfants, fait des ménages, travaille en cuisine dans une crêperie, son activité préférée, tient un stand dans les fêtes foraines, une tradition familiale, puisque son père était issu d’une lignée de forains.

Pendant ses heures de loisirs, Christine joue au foot, participe à des tournois... Jusqu’au jour où une copine lui propose de rejoindre l’équipe féminine de Bouguenais. À Nantes, le manque de joueuses n’a pas permis la constitution d’un club.
« ᅠNous aussi, on a eu du mal. Quand les garçons devaient se déplacer, on leur payait leur essence. Nous, il fallait se débrouiller.ᅠ On est quand même montées jusqu’au national... même si on est redescendues aussitôtᅠ !ᅠ »
Christine a 25 ans quand elle entre dans le club. Elle y restera presque vingt ans, occupant indifféremment tous les postes sur le terrain. À 44 ans, elle se tourne vers l’entraînement et forme des jeunes filles de 10 à 13 ans. Puis, à Saint-Herblain, des plus jeunes, filles et garçons. Après une interruption pour raisons de santé, elle envisage sérieusement de s’y remettre.

L’ESPRIT DE FAMILLE Liliane et Mado ON ÉTAIT BIEN Monique et Josiane VIVE LA VERDURE ! Andrée et Danièle LE FOOT DANS LA PEAU Christine

La rue de Préfailles où elle habite, raconte Christine, n’est plus le lieu agité qu’elle a connu, où les «ᅠ descentes de
flics ᅠ»
n’étaient pas rares ᅠ: «ᅠ Les jeunes ont grandi, ils se sont calmés, ils sont devenus des parents.ᅠ » Les enfants jouent encore dehors, mais on rencontre peu de jeunes filles dans la rue.  Pour son goût, le quartier est même «ᅠ trop calme. » Elle aimerait déménager pour un lieu plus bruyant ᅠ: ᅠ«ᅠ Moi, j’ai besoin de bruit ᅠ!ᅠ ».